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  • : Association Spirite l'Ile d'Avalon
  • : Étude, diffusion et partage de la philosophie spirite. Association située en Lorraine entre Nancy et Metz.
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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 11:42
Extrait "Après la mort" de Léon DENIS
 
Aux nobles et grands Esprits qui m’ont révélé le mystère auguste de la destinée, la loi de progrès dans l’immortalité, dont les enseignements ont raffermi en moi le sentiment de la justice, l’amour de la sagesse, le culte du devoir, dont les voix ont dissipé mes doutes, apaisé mes soucis ; aux âmes généreuses qui m’ont soutenu dans la lutte, consolé dans l’épreuve, qui ont élevé ma pensée jusqu’aux hauteurs lumineuses où siège la vérité, je dédie ces pages.

INTRODUCTION

J’ai vu, couchées dans leurs linceuls de pierre ou de sable, les villes fameuses de l‘antiquité, Carthage, aux blancs promontoires, les cités grecques de la Sicile, la campagne de Rome, avec ses aqueducs brisés et ses tombeaux ouverts, les nécropoles qui dorment leur sommeil de vingt siècles sous la cendre du Vésuve.
J’ai vu les derniers vestiges de cités anciennes, autrefois fourmilières humaines, aujourd’hui ruines désertes que le soleil d’Orient calcine de ses brûlantes caresses.

J’ai évoqué les multitudes qui s’agitèrent et vécurent en ces lieux; je les ai vues défiler devant ma pensée, avec les passions qui les consumèrent, leurs haines, leurs amours, leurs ambitions évanouies, leurs triomphes et leurs revers, fumées emportées par le souffle des temps.
Et je me suis dit: Voilà ce que deviennent les grands peuples, les capitales géantes: quelques pierres amoncelées, des tertres mornes, des sépultures ombragées de maigres végétaux, dans les rameaux desquels le vent du soir jette sa plainte.
L’Histoire a enregistré les vicissitudes de leur existence, leurs grandeurs passagères, leur chute finale; mais la terre a tout enseveli.
Combien d’autres dont les noms mêmes sont inconnus; combien de villes, de races, de civilisations gisent à jamais sous la nappe profonde des eaux, à la surface des continents engloutis !

Et je me demandais pourquoi cette agitation des peuples de la terre, pourquoi ces générations se succédant comme les couches de sable apportées incessamment par le flot pour recouvrir les couches qui les ont précédées; pourquoi ces travaux, ces luttes, ces souffrances, si tout doit aboutir au sépulcre.
Les siècles, ces minutes de l’éternité, ont vu passer nations et royaumes, et rien n’est resté debout.
Le sphinx a tout dévoré.

Où va donc l’homme dans sa course? Au néant ou à une lumière inconnue?
La nature souriante éternelle encadre de ses splendeurs les tristes débris des empires. En elle, rien ne meurt que pour renaître. Des lois profondes, un ordre immuable président à ses évolutions.
L’homme, avec ses œuvres, est-il seul destiné au néant, à l’oubli ?

L’impression produite par le spectacle des cités mortes, je l’ai retrouvée plus poignante devant la froide dépouille de mes proches, de ceux qui partagèrent ma vie.

Un de ceux que vous aimez va mourir. Penché vers lui, le cœur serré, vous voyez s’étendre lentement sur ses traits l’ombre de l’au-delà. Le foyer intérieur ne jette plus que de pâles et tremblantes lueurs; le voilà qui s’affaiblit encore, puis s‘éteint.
Et maintenant, tout ce qui, en cet être, attestait la vie, cet œil qui brillait, cette bouche qui proférait des sons, ces membres qui s’agitaient, tout est voilé, silencieux, inerte. Sur cette couche funèbre, il n’y a plus qu’un cadavre!
Quel homme ne s’est demandé l’explication de ce mystère et, pendant la veillée lugubre, dans ce tête-à-tête solennel avec la mort, a pu ne pas songer à ce qui l’attend lui-même ?
Ce problème nous intéresse tous, car tous nous subirons la loi. Il nous importe de savoir si, à cette heure, tout est fini, si la mort n’est qu’un moment de repos dans l’anéantissement ou, au contraire, l’entrée dans une autre sphère de sensations.

Mais partout des problèmes se dressent. Partout, sur le vaste théâtre du monde, disent certains penseurs, la souffrance règne en souveraine, partout l’aiguillon du besoin et de la douleur stimule la ronde effrénée, le branle terrible de la vie et de la mort.
De toute part s’élève le cri d’angoisse de l’être se précipitant dans la voie qui mène à l’inconnu.
Pour lui, l’existence ne semble qu’un perpétuel combat; la gloire, la richesse, la beauté, le talent, des royautés d’un jour. La mort passe, elle fauche ces fleurs éclatantes et ne laisse que des tiges flétries.
La mort est le point d’interrogation sans cesse posé devant nous, la première des questions à laquelle se rattachent des questions sans nombre, dont l’examen a fait la préoccupation, le désespoir des âges, la raison d’être d’une foule de systèmes philosophiques.

Malgré ces efforts de la pensée, l’obscurité pèse encore sur nous. Notre époque s’agite dans les ténèbres et dans le vide, et cherche, sans le trouver, un remède à ses maux.
Les progrès matériels sont immenses, mais, au sein des richesses accumulées par la civilisation, on peut encore mourir de privation et de misère. L’homme n’est ni plus heureux, ni meilleur.
Au milieu de ses rudes labeurs, aucun idéal élevé, aucune notion claire de la destinée ne le soutient plus; de là, ses défaillances morales, ses excès, ses révoltes.
La foi du passé s’est éteinte ; le scepticisme, le matérialisme, l’ont remplacée, et, sous leurs souffles, le feu des passions, des appétits, des désirs a grandi.
Des convulsions sociales nous menacent.

Parfois, tourmenté par le spectacle du monde et les incertitudes de l’avenir, l’homme lève ses regards vers le ciel et lui demande la vérité.
Il interroge silencieusement la nature et son propre esprit. Il demande à la science ses secrets, à la religion ses enthousiasmes.
Mais la nature lui semble muette, et les réponses du savant et du prêtre ne suffisent pas à sa raison et à son cœur.
Pourtant, il est une solution à ces problèmes, une solution plus grande, plus rationnelle, plus consolante que toutes celles offertes par les doctrines et les philosophies du jour, et cette solution repose sur les bases les plus solides qu’on puisse concevoir: le témoignage des sens et l’expérience de la raison.

Au moment même où le matérialisme a atteint son apogée et répandu partout l’idée du néant, une science, une croyance nouvelle, appuyée sur des faits, apparaît.
Elle offre à la pensée un refuge où celle-ci trouve enfin la connaissance des lois éternelles de progrès et de justice.
Une floraison d’idées que l’on croyait mortes, et qui sommeillaient seulement, se produit et annonce un renouveau intellectuel et moral.
Des doctrines, qui furent l’âme des civilisations passées, reparaissent sous une forme agrandie, et de nombreux phénomènes, longtemps dédaignés, mais dont certains savants entrevoient enfin l’importance, viennent leur offrir une base de démonstration et de certitude.
Les pratiques du magnétisme, de l’hypnotisme, de la suggestion; plus encore, les études de Crookes, Russell Wallace, Lodge, Aksakof, Paul Gibier, de Rochas, Myers, Lombroso, etc., sur des faits d’ordre psychique, fournissent de nouvelles données pour la solution du grand problème.
Des perspectives s’ouvrent, des formes d’existence se révèlent dans des milieux où l’on ne songeait plus à les observer.
Et de ces recherches, de ces études, de ces découvertes se dégagent une conception au monde et de la vie, une connaissance des lois supérieures, une affirmation de la justice et de l’ordre universels, bien faites pour éveiller dans le cœur de l’homme, avec une foi plus ferme et plus éclairée en l’avenir, un sentiment profond de ses devoirs et un réel attachement pour ses semblables.

C’est cette doctrine, capable de transformer la face des sociétés, que nous offrons aux chercheurs de tous ordres et de tous rangs. Elle a déjà été divulguée en de nombreux volumes.
Nous avons cru devoir la résumer en ces pages, sous une forme différente, à l’intention de ceux qui sont las de vivre en aveugles, en s’ignorant eux-mêmes, de ceux que ne satisfont plus les œuvres d’une civilisation matérielle, toute de surface, et qui aspirent à un ordre de choses plus élevé.
C’est surtout pour vous, fils et filles du peuple, travailleurs dont la route est âpre, l’existence difficile, pour qui le ciel est plus noir, plus froid le vent de l’adversité; c’est pour vous que ce livre a été écrit.
Il ne vous apporte pas toute la science, - le cerveau humain ne saurait la contenir, - mais il peut être un degré de plus vers la vraie lumière.
En vous prouvant que la vie n’est pas une ironie du sort, ni le résultat d’un stupide hasard, mais la conséquence d’une loi juste et équitable; en vous ouvrant les perspectives radieuses de l’avenir, il fournira un mobile plus noble à vos actions, il fera luire un rayon d’espérance dans la nuit de vos incertitudes, il allègera le fardeau de vos épreuves et vous apprendra à ne pas trembler devant la mort.
Ouvrez-le avec confiance, lisez-le avec attention, car il émane d’un homme qui, par-dessus tout, veut votre bien.

Parmi vous, beaucoup peut-être rejetteront nos conclusions; un petit nombre seulement les acceptera. Qu’importe! Nous ne cherchons pas le succès.
Un seul mobile nous inspire: le respect, l’amour de la vérité.
Une seule ambition nous anime: nous voudrions, lorsque notre enveloppe usée retournera à la terre, que notre esprit immortel pût se dire: Mon passage ici-bas n’aura pas été stérile, si j’ai contribué à apaiser une douleur, à éclairer une intelligence en quête du vrai, à réconforter une seule âme chancelante et attristée.

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 04:37

Présentation des fondateurs du spiritisme

Leon-Denis-1.jpg

 Léon DENIS
  1842 - 1927 

 

Léon Denis est né le 1er janvier 1846 à Foug, en Meurthe et Moselle 54.

Très jeune il a été obligé d’abandonner ses études pour travailler mais il n’a pas cessé de lire, dans sa volonté de s’instruire, menant de front sa tâche du jour et ses études, abordant la géographie, l’histoire, les sciences naturelles et la philosophie. Déjà l’énigme de la vie se posait à son esprit avec une force impérieuse.

Il découvrit le spiritisme à l’âge de 18 ans avec le Livre des Esprits. «J’y trouvai une solution claire dit-il, complète, logique, du problème universel. Ma conviction fut assurée. La théorie spirite dissipa mon indifférence et mes doutes».

Au décès d’Allan Kardec, il avait alors 23 ans. Aux côtés de Gabriel Delanne et de Camille Flammarion, il fut un des principaux continuateurs du spiritisme.

 

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 08:17
Présentation des fondateurs du spiritisme

Camille Flammarion2
  Camille FLAMMARION
1842 - 1925

 

Nicolas Camille Flammarion est né le 26 février 1842 à Montigny le Roi en Haute Marne.

En 1861 il découvre le Livre des Esprits. Il entre en contact avec Allan Kardec et assiste à de nombreuses séances spirites où il fait la connaissance de Victor Hugo.


Astronome passionné, il fonde successivement l’Observatoire de Juvisy en 1883 et la Société Astronomique de France en 1887.

Il publie une cinquantaine d’ouvrages dont « La pluralité des mondes habités » en 1862 et « l’Astronomie populaire » en 1880, premier ouvrage scientifique destiné au grand public.

Il rédige et prononce le 2 avril 1869 l’éloge funèbre d’Allan Kardec et déclare : « Le spiritisme n’est pas une religion mais c’est une science dont nous connaissons à peine l’a b c ».

Il consacre la fin de vie à rédiger des ouvrages sur la communication avec les morts et les maisons hantées.


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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 14:11
Présentation des fondateurs du spiritisme

Gabriel Delanne
Gabriel DELANNE
1857 - 1926
 

François Marie Gabriel Delanne est né le 23 mars 1857 à Paris, 21 rue du Caire.

Il est élève de l’Ecole Normale puis Ingénieur en électricité.

Après le décès d’Allan Kardec, il fut l’un des principaux continuateurs du spiritisme, aux côtés de Léon Denis et de Camille Flammarion.

Il devient le rédacteur en chef de la revue « Le Spiritisme » dont le premier numéro est publié en mars 1883.

Avec son père Alexandre, ami d’Allan Kardec, il est l’un des fondateurs de l’Union Spirite Française.

Ses écrits sont consacrés à la question de l’immortalité de l’âme, de la réincarnation et des phénomènes psychiques étudiés et décrits avec une rigueur scientifique.

 
 
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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 13:52

Présentation des fondateurs du spiritisme

Pierre-Gaetan-Leymarie.jpg

  Pierre Gaëtan LEYMARIE
1817 - 1901

Pierre-Gaëtan Leymarie est né le 2 mai 1817 à Tulle, en Corrèze.

 

Il est libraire rue Saint-Jacques à Paris. Il découvrit le Livre des Esprits et devint un des plus ardents disciples d’Allan Kardec. Il fut également un militant pour la paix et l’un des pionniers pour l’émancipation de la femme.

 

En raison de son soutien aux idées républicaines, le coup d’état du 2 décembre 1851 l’oblige à s’exiler au Brésil. L’amnistie du 15 août 1859 lui permet de rentrer en France.

 

Comprenant que ses contemporains ne sont guère préparés pour accueillir les nouvelles sciences psychiques, il estime urgent de développer la culture générale des Français et dans ce but fonde avec son ami Jean Macé la Ligue de l’Enseignement.

 

Après la mort d’Allan Kardec, il est nommé administrateur de la Société Spirite et devient rédacteur en chef de la Revue Spirite.

 

En 1878, il fonde la Société Scientifique d’Etudes Psychologiques.

 

C’est lui qui a diffusé les traductions des œuvres d’Allan Kardec à travers le monde.

 

En 1889, Pierre-Gaëtan Leymarie organisa le premier Congrès spirite international en France.

 

Sa sépulture est surmontée d’un dolmen portant cette inscription : « Mourir c’est quitter l’ombre pour entrer dans la lumière ».

 

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 06:44

Extrait n°5 de "L’Evangile selon le Spiritisme"
d'Allan KARDEC
   
Instructions des Esprits
Une royauté terrestre


Qui mieux que moi peut comprendre la vérité de cette parole de Notre-Seigneur: Mon royaume n’est pas de ce monde? L’orgueil m’a perdue sur la terre; qui donc comprendrait le néant des royaumes d’ici-bas, si je ne le comprenais pas? Qu’ai-je emporté avec moi de ma royauté terrestre? Rien, absolument rien; et comme pour rendre la leçon plus terrible, elle ne m’a pas suivie jusqu’à la tombe! Reine j’étais parmi les hommes, reine je croyais entrer dans le royaume des cieux. Quelle désillusion! quelle humiliation quand, au lieu d’y être reçue en souveraine, j’ai vu au-dessus de moi, mais bien au-dessus, des hommes que je croyais bien petits et que je méprisais, parce qu’ils n’étaient pas d’un noble sang! Oh! Qu’alors j’ai compris la stérilité des honneurs et des grandeurs que l’on recherche avec tant d’avidité sur la terre!

Pour se préparer une place dans ce royaume, il faut l’abnégation, l’humilité, la charité dans toute sa céleste pratique, la bienveillance pour tous; on ne vous demande pas ce que vous avez été, quel rang vous avez occupé, mais le bien que vous avez fait, les larmes que vous avez essuyées.

Oh! Jésus, tu l’as dit, ton royaume n’est pas ici-bas, car il faut souffrir pour arriver au ciel, et les marches du trône ne vous en rapprochent pas; ce sont les sentiers les plus pénibles de la vie qui y conduisent; cherchez-en donc la route à travers les ronces et les épines, et non parmi les fleurs.

Les hommes courent après les biens terrestres comme s’ils devaient les garder toujours; mais ici plus d’illusion; ils s’aperçoivent bientôt qu’ils n’ont saisi qu’une ombre, et ont négligé les seuls biens solides et durables, les seuls qui leur profitent au céleste séjour, les seuls qui peuvent leur en ouvrir
l’accès.

Ayez pitié de ceux qui n’ont pas gagné le royaume des cieux; aidez-les de vos prières, car la prière rapproche l’homme du Très-Haut; c’est le trait d’union entre le ciel et la terre: ne l’oubliez pas.
 


(Une Reine de France. Le Havre. 1863)

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 06:07
Extrait n°4 de "L’Evangile selon le Spiritisme"
d'Allan KARDEC

   

Le point de vue

 

L’idée nette et précise qu’on se fait de la vie future donne une foi inébranlable dans l’avenir, et cette foi a des conséquences immenses sur la moralisation des hommes, en ce qu’elle change complètement le point de vue sous lequel ils envisagent la vie terrestre.
Pour celui qui se place, par la pensée, dans la vie spirituelle qui est indéfinie, la vie corporelle n’est plus qu’un passage, une courte station dans un pays ingrat.
Les vicissitudes et les tribulations de la vie ne sont plus que des incidents qu’il prend avec patience, parce qu’il sait qu’ils ne sont que de courte durée et doivent être suivis d’un état plus heureux; la mort n’a plus rien d’effrayant; ce n’est plus la porte du néant, mais celle de la délivrance qui ouvre à l’exilé l’entrée d’un séjour de bonheur et de paix.
Sachant qu’il est dans une place temporaire et non définitive, il prend les soucis de la vie avec plus d’indifférence, et il en résulte pour lui un calme d’esprit qui en adoucit l’amertume.

Par le simple doute sur la vie future, l’homme reporte toutes ses pensées sur la vie terrestre; incertain de l’avenir, il donne tout au présent; n’entrevoyant pas des biens plus précieux que ceux de la terre, il est comme l’enfant qui ne voit rien au delà de ses jouets; pour se les procurer, il n’est rien qu’il ne fasse; la perte du moindre de ses biens est un chagrin cuisant; un mécompte, un espoir déçu, une ambition non satisfaite, une injustice dont il est victime, l’orgueil ou la vanité blessée sont autant de tourments qui font de sa vie une angoisse perpétuelle, se donnant ainsi volontairement une véritable torture de tous les instants.
Prenant son point de vue de la vie terrestre au centre de laquelle il est placé, tout prend autour de lui de vastes proportions; le mal qui l’atteint, comme le bien qui incombe aux autres, tout acquiert à ses yeux une grande importance.
De même, à celui qui est dans l’intérieur d’une ville, tout parait grand: les hommes qui sont en haut de l’échelle, comme les monuments; mais qu’il se transporte sur une montagne, hommes et choses vont lui paraître bien petits.

Ainsi en est-il de celui qui envisage la vie terrestre du point de vue de la vie future: l’humanité, comme les étoiles du firmament, se perd dans l’immensité; il s’aperçoit alors que grands et petits sont confondus comme les fourmis sur une motte de terre; que prolétaires et potentats sont de la même taille, et il plaint ces éphémères qui se donnent tant de soucis pour y conquérir une place qui les élève si peu et qu’ils doivent garder si peu de temps.
C’est ainsi que l’importance attachée aux biens terrestres est toujours en raison inverse de la foi en la vie future.


Si tout le monde pensait de la sorte, dira-t-on, nul ne s’occupant plus des choses de la terre, tout y péricliterait.
Non; l’homme cherche instinctivement son bien-être, et, même avec la certitude de n’être que pour peu de temps à une place, encore veut-il y être le mieux ou le moins mal possible; il n’est personne qui, trouvant une épine sous sa main, ne l’ôte pour ne pas se piquer.
Or, la recherche du bien-être force l’homme à améliorer toutes choses, poussé qu’il est par l’instinct du progrès et de la conservation, qui est dans les lois de la nature.
Il travaille donc par besoin, par goût, et par devoir, et en cela il accomplit les vues de la Providence qui l’a placé sur la terre à cette fin.
Seulement celui qui considère l’avenir n’attache au présent qu’une importance relative, et se console aisément de ses échecs en pensant à la destinée qui l’attend.

Dieu ne condamne donc point les jouissances terrestres, mais l’abus de ces jouissances au préjudice des choses de l’âme; c’est contre cet abus que sont prémunis ceux qui s’appliquent cette parole de Jésus: Mon royaume n’est pas de ce monde.

Celui qui s’identifie avec la vie future est semblable à un homme riche qui perd une petite somme sans s’en émouvoir; celui qui concentre ses pensées sur la vie terrestre est comme un homme pauvre qui perd tout ce qu’il possède et se désespère.
 

Le spiritisme élargit la pensée et lui ouvre de nouveaux horizons; au lieu de cette vue étroite et mesquine qui la concentre sur la vie présente, qui fait de l’instant qu’on passe sur la terre l’unique et fragile pivot de l’avenir éternel, il montre que cette vie n’est qu’un anneau dans l’ensemble harmonieux et grandiose de l’œuvre du Créateur; il montre la solidarité qui relie toutes les existences du même être, tous les êtres d’un même monde et les êtres de tous les mondes; il donne ainsi une base et une raison d’être à la fraternité universelle, tandis que la doctrine de la création de l’âme au moment de la naissance de chaque corps, rend tous les êtres étrangers les uns aux autres.
Cette solidarité des parties d’un même tout explique ce qui est inexplicable, si l’on ne considère qu’un seul point.
C’est cet ensemble qu’au temps du Christ les hommes n’auraient pu comprendre, c’est pourquoi il en a réservé la connaissance à d’autres temps.

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 18:00
Extrait n°3 de "L’Evangile selon le Spiritisme"
d'Allan KARDEC


La royauté de Jésus  

 

Le royaume de Jésus n’est pas de ce monde, c’est ce que chacun comprend; mais sur la terre n’a-t-il pas aussi une royauté?
Le titre de roi n’implique pas toujours l’exercice du pouvoir temporel; il est donné d’un consentement unanime à celui que son génie place au premier rang dans un ordre d’idées quelconques, qui domine son siècle, et influe sur le progrès de l’humanité.
C’est dans ce sens qu’on dit: Le roi ou le prince des philosophes, des artistes, des poètes, des écrivains, etc.
Cette royauté, née du mérite personnel, consacrée par la postérité, n’a-t-elle pas souvent une prépondérance bien autrement grande que celle qui porte le diadème?
Elle est impérissable, tandis que l’autre est le jouet des vicissitudes; elle est toujours bénie des générations futures, tandis que l’autre est parfois maudite.
La royauté terrestre finit avec la vie; la royauté morale gouverne encore, et surtout après la mort. A ce titre Jésus n’est-il pas roi plus puissant que maints potentats?
C’est donc avec raison qu’il disait à Pilate: Je suis roi, mais mon royaume n’est pas de ce monde.
                 

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 17:15

Extrait n°2 de "L’Evangile selon le Spiritisme"
d'Allan KARDEC


La vie future

 

Par ces paroles, Jésus désigne clairement la vie future, qu’il présente en toutes circonstances comme le terme où aboutit l’humanité, et comme devant faire l’objet des principales préoccupations de l’homme sur la terre; toutes ses maximes se rapportent à ce grand principe.
Sans la vie future, en effet, la plupart de ses préceptes de morale n’auraient aucune raison d’être; c’est pourquoi ceux qui ne croient pas à la vie future, se figurant qu’il ne parle que de la vie présente, ne les comprennent pas, ou les trouvent puériles.

Ce dogme peut donc être considéré comme le pivot de l’enseignement du Christ; c’est pourquoi il est placé un des premiers en tête de cet ouvrage, parce qu’il doit être le point de mire de tous les hommes; seul il peut justifier les anomalies de la vie terrestre et s’accorder avec la justice de Dieu.

Les Juifs n’avaient que des idées très incertaines touchant la vie future; ils croyaient aux anges, qu’ils regardaient comme les êtres privilégiés de la création, mais ils ne savaient pas que les hommes pussent devenir un jour des anges et partager leur félicité.
Selon eux, l’observation des lois de Dieu était récompensée par les biens de la terre, la suprématie de leur nation, les victoires sur leurs ennemis; les calamités publiques et les défaites étaient le châtiment de leur désobéissance.
Moïse ne pouvait en dire davantage à un peuple pasteur ignorant, qui devait être touché avant tout par les choses de ce monde.
Plus tard, Jésus est venu leur révéler qu’il est un autre monde où la justice de Dieu suit son cours; c’est ce monde qu’il promet à ceux qui observent les commandements de Dieu, et où les bons trouveront leur récompense; ce monde est son royaume; c’est là qu’il est dans toute sa gloire, et où il va retourner en quittant la terre.

Cependant Jésus, conformant son enseignement à l’état des hommes de son époque, n’a pas cru devoir leur donner une lumière complète qui les eût éblouis sans les éclairer, parce qu’ils ne l’auraient pas comprise; il s’est borné à poser en quelque sorte la vie future en principe, comme une loi de nature à laquelle nul ne peut échapper.
Tout chrétien croit donc forcément à la vie future; mais l’idée que beaucoup s’en font est vague, incomplète, et par cela même fausse en plusieurs points; pour un grand nombre, ce n’est qu’une croyance sans certitude absolue; de là les doutes et même l’incrédulité.

Le spiritisme est venu compléter en ce point, comme en beaucoup d’autres, l’enseignement du Christ, lorsque les hommes ont été mûrs pour comprendre la vérité.
Avec le spiritisme, la vie future n’est plus un simple article de foi, une hypothèse; c’est une réalité matérielle démontrée par les faits, car ce sont les témoins oculaires qui viennent la décrire dans toutes ses phases et dans toutes ses péripéties; de telle sorte que non seulement le doute n’est plus possible, mais l’intelligence la plus vulgaire peut se la représenter sous son véritable aspect, comme on se représente un pays dont on lit une description détaillée; or, cette description de la vie future est tellement circonstanciée, les conditions d’existence heureuse ou malheureuse de ceux qui s’y trouvent sont si rationnelles, qu’on se dit malgré soi qu’il n’en peut être autrement, et que c’est bien là la vraie justice de Dieu.
 

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 14:49

Extrait n°1 de "L’Evangile selon le Spiritisme"
d'Allan KARDEC 

     

PREFACE

Les Esprits du Seigneur, qui sont les vertus des cieux, comme une immense armée qui s’ébranle dès qu’elle en a reçu le commandement, se répandent sur toute la surface de la terre ; semblables à des étoiles qui tombent du ciel, ils viennent éclairer la route et ouvrir les yeux des aveugles.

Je vous le dis en vérité, les temps sont arrivés où toutes choses doivent être rétablies dans leur sens véritable pour dissiper les ténèbres, confondre les orgueilleux et glorifier les justes.

Les grandes voix du ciel retentissent comme le son de la trompette, et les chœurs des anges s’assemblent. Hommes, nous vous convions au divin concert ; que vos mains saisissent la lyre ; que vos voix s’unissent, et qu’en un hymne sacré elles s’étendent et vibrent d’un bout de l’univers à l’autre.

Hommes, frères que nous aimons, nous sommes près de vous ; aimez-vous les uns les autres, et dites du fond de votre cœur, en faisant les volontés du Père qui est au ciel : « Seigneur ! Seigneur ! »  et vous pourrez entrer dans le royaume des cieux.

                                                                                                     LESPRIT DE VERITE

 

Nota. – L’instruction ci-dessus, transmise par voie médiumnique, résume à la fois le véritable caractère du Spiritisme et le but de cet ouvrage ; c’est pourquoi elle est placée ici comme préface.    

 


   

CHAPITRE II   

MON ROYAUME N’EST PAS DE CE MONDE

La vie future – La royauté de Jésus – Le point de vue – Instructions des Esprits : Une royauté terrestre.

Pilate, étant donc rentré dans le Palais, et ayant fait venir Jésus, lui dit : Etes-vous le roi des Juifs ? – Jésus lui répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour m’empêcher de tomber dans les mains des Juifs : mais mon royaume n’est point ici.

Pilate lui dit alors : Vous êtes donc roi ? – Jésus lui repartit : Vous le dites ; je suis roi ; je ne suis né, et ne suis venu dans ce monde que pour rendre témoignage à la vérité ; quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. (Saint Jean, chap. XVIII, v. 33, 36, 37).  

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